Œuvre, 1960

Ci-gît l'Espace

Sur ce panneau de bois présenté à l'horizontale, près du sol, doré à la feuille, d'autres feuilles d'or, frémissantes, se sont posées. La couronne d'éponge bleue et le bouquet de roses en tissu, discret hommage à sainte Rita mais aussi troisième terme de la trilogie des couleurs promue par l'artiste, résument de larges pans de son œuvre.

"À présent, je me sens particulièrement enthousiasmé par le « mauvais goût ». J’ai la conviction intime qu’il existe là, dans l’essence même du mauvais goût, une force capable de créer des choses qui sont situées bien au-delà de ce que l’on appelle traditionnellement « l’œuvre d’art ». Je veux jouer avec la sentimentalité humaine, avec sa « morbidité », froidement et férocement. Ce n’est que très récemment que je suis devenu une sorte de fossoyeur de l’art (assez curieusement, j’utilise en ce moment les termes mêmes de mes ennemis). Quelques unes de mes œuvres les plus récentes sont des cercueils et des tombes."

Yves Klein, extrait du « Manifeste de l’Hôtel Chelsea», 1961, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003, p. 304
Référence RP 3
Technique Pigment pur et résine synthétique sur éponge naturelle, fleurs artificielles, sur panneau recouvert de feuilles d'or
Dimensions 125 x 100 x 10cm
Collection Centre Georges Pompidou - Musée national d'art moderne