Cette composition est divisée en deux volets. Tout d'abord un son unique, continu, puis un temps équivalent de silence, la partie sonore préparant l'auditeur à transformer l'expérience du silence en plénitude. Ce diptyque est l'exacte transposition de l'articulation entre le visible et l'invisible. La monotonie est l'équivalence conceptuelle et sonore de la monochromie picturale.
"Pendant cette période de condensation, je crée vers 1947- 1948 une symphonie «monoton» dont le thème est ce que je voulais que soit ma vie. Cette symphonie d’une durée de quarante minutes (mais cela n’a pas d’importance, on va voir pourquoi) est constituée d’un seul et unique « son » continu, étiré, privé de son attaque et de sa fin, ce qui crée une sensation de vertige, d’aspiration de la sensibilité hors du temps. Cette symphonie n’existe donc pas tout en étant là, sortant de la phénoménologie du temps, parce qu’elle n’est jamais née ni morte, après existence, cependant, dans le monde de nos possibilités de perception conscientes : c’est du silence – présence audible."
Yves Klein, extrait de "Le dépassement de la problématique de l'art", 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
" La symphonie à l’origine durait quarante minutes. [rires] Elle était aussi longue justement pour montrer le désir de vaincre le temps. L’attaque et la fin de ce son avaient été coupées, ce qui provoquait une sorte de phénomène sonore étrange aspirant la sensibilité. En effet, n’ayant ni commencement, ni fin, même imperceptibles, cette symphonie sortait de la phénoménologie du temps, devenait extérieure au passé, au présent, au futur, puisqu’elle n’était jamais née ni morte en somme, après existence cependant dans la réalité sonore physique."
Yves Klein, extrait de "Conférence de la Sorbonne », 3 juin 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
"Un joueur de flûte se mit un jour à ne plus jouer qu’un seul et unique son continu. Continuant cette action pendant plus de vingt ans, sa femme s’avisa de lui faire observer que les autres joueurs de flûte, eux, émettaient plusieurs sons harmonieux, mélodieux, etc., et que tout de même c’était peut-être plus intéressant et plus varié. Ce à quoi le joueur de flûte «monoton» répondit que ce n’était pas de sa faute, si «lui» avait trouvé la note que les autres étaient tous encore en train de chercher !" Yves Klein, extrait de "L’aventure monochrome : l’épopée monochrome", 1960, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
"Le silence... C’est cela même ma symphonie, et non le son lui-même, d’avant-pendant l’exécution. C’est ce silence si merveilleux qui donne la « chance » et qui donne même parfois la possibilité d’être vraiment heureux, ne serait-ce qu’un seul instant, pendant un instant incommensurable en durée."
Yves Klein, extrait de "Le vrai devient réalité", 1960, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
"Pendant cette période de condensation, je crée vers 1947- 1948 une symphonie «monoton» dont le thème est ce que je voulais que soit ma vie. Cette symphonie d’une durée de quarante minutes (mais cela n’a pas d’importance, on va voir pourquoi) est constituée d’un seul et unique « son » continu, étiré, privé de son attaque et de sa fin, ce qui crée une sensation de vertige, d’aspiration de la sensibilité hors du temps. Cette symphonie n’existe donc pas tout en étant là, sortant de la phénoménologie du temps, parce qu’elle n’est jamais née ni morte, après existence, cependant, dans le monde de nos possibilités de perception conscientes : c’est du silence – présence audible."
Yves Klein, extrait de "Le dépassement de la problématique de l'art", 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
" La symphonie à l’origine durait quarante minutes. [rires] Elle était aussi longue justement pour montrer le désir de vaincre le temps. L’attaque et la fin de ce son avaient été coupées, ce qui provoquait une sorte de phénomène sonore étrange aspirant la sensibilité. En effet, n’ayant ni commencement, ni fin, même imperceptibles, cette symphonie sortait de la phénoménologie du temps, devenait extérieure au passé, au présent, au futur, puisqu’elle n’était jamais née ni morte en somme, après existence cependant dans la réalité sonore physique."
Yves Klein, extrait de "Conférence de la Sorbonne », 3 juin 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
"Un joueur de flûte se mit un jour à ne plus jouer qu’un seul et unique son continu. Continuant cette action pendant plus de vingt ans, sa femme s’avisa de lui faire observer que les autres joueurs de flûte, eux, émettaient plusieurs sons harmonieux, mélodieux, etc., et que tout de même c’était peut-être plus intéressant et plus varié. Ce à quoi le joueur de flûte «monoton» répondit que ce n’était pas de sa faute, si «lui» avait trouvé la note que les autres étaient tous encore en train de chercher !" Yves Klein, extrait de "L’aventure monochrome : l’épopée monochrome", 1960, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
"Le silence... C’est cela même ma symphonie, et non le son lui-même, d’avant-pendant l’exécution. C’est ce silence si merveilleux qui donne la « chance » et qui donne même parfois la possibilité d’être vraiment heureux, ne serait-ce qu’un seul instant, pendant un instant incommensurable en durée."
Yves Klein, extrait de "Le vrai devient réalité", 1960, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
Technique | Photographie |
Dimensions | 16 x 22.5cm |