"Nous arrivons maintenant, en remontant toujours prudemment et progressivement dans le temps, en avril 1958 et c'est la préparation et la présentation chez Iris Clert à Paris, de l'exposition de la sensibilité picturale à l'état matière première, spécialisée en sensibilité picturale stabilisée. On a appelé cette manière mon "époque pneumatique". Suivant les normes de l'éthique que je me suis construite depuis dix ans, éthique qui est à l'origine de cet immatérialisme qui vous fera retrouver un véritable amour de la matière en opposition au quantitativisme, au matérialisme momifiant qui nous en rend esclaves de cette matière et la transforme en un tyran.
Je désire avec cette tentative, créer, établir et présenter au public, un état sensible pictural dans les limites d'une salle d'exposition de peinture ordinaire. En d'autres termes, créer une ambiance, un climat pictural invisible mais présent, dans l'esprit de ce que Delacroix appelle dans son journal "I'indéfinissable" qu'il considère comme l'essence même de la peinture.
Cet état pictural invisible dans l'espace de la galerie, doit être en tous points, ce que l'on a donné de mieux jusqu'à présent comme définition de la peinture en général, c'est-à-dire, rayonnement invisible et intangible, cette immatérialisation du tableau doit agir, si l'opération de création réussit, sur les véhicules ou corps sensibles des visiteurs de I'exposition avec beaucoup plus d'efficacité que les tableaux visibles, ordinaires et représentatifs habituels, qu'ils soient figuratifs ou non figuratifs ou même monochromes."
Yves Klein, extrait de "Conférence de la Sorbonne, 3 juin 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
Je désire avec cette tentative, créer, établir et présenter au public, un état sensible pictural dans les limites d'une salle d'exposition de peinture ordinaire. En d'autres termes, créer une ambiance, un climat pictural invisible mais présent, dans l'esprit de ce que Delacroix appelle dans son journal "I'indéfinissable" qu'il considère comme l'essence même de la peinture.
Cet état pictural invisible dans l'espace de la galerie, doit être en tous points, ce que l'on a donné de mieux jusqu'à présent comme définition de la peinture en général, c'est-à-dire, rayonnement invisible et intangible, cette immatérialisation du tableau doit agir, si l'opération de création réussit, sur les véhicules ou corps sensibles des visiteurs de I'exposition avec beaucoup plus d'efficacité que les tableaux visibles, ordinaires et représentatifs habituels, qu'ils soient figuratifs ou non figuratifs ou même monochromes."
Yves Klein, extrait de "Conférence de la Sorbonne, 3 juin 1959, Le dépassement de la problématique de l'art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003
Technique | Galerie Iris Clert, 3, rue des Beaux-Arts, Paris, France |
Dimensions | 530 x 310 x 280cm |