"Les influences extérieures qui m'ont conduites à persévérer dans cette voie monochrome jusqu'à cet immatériel d'aujourd'hui, sont multiples: la lecture du journal de Delacroix, champion de la couleur à l'origine de la peinture Iyrique contemporaine, puis l'étude de la position de Delacroix par rapport à celle de Ingres, champion, lui, de l'académisme qu'engendre la ligne et toutes ses conséquences, qui à mon avis ont conduit l'art d'aujourd'hui à l'exaspération de la forme, telle la belle et grande aventure dramatique de Malévitch, ou encore le problème sans aucune solution possible de l'organisation de l'espace de Mondrian, qui a engendré la polychromie architecturale dont souffre atrocement notre urbanisme actuel et surtout j'ai reçu le grand choc en découvrant à Assise dans la Basilique de St François, des fresques scrupuleusement monochromes unies et bleues, que moi, je crois pouvoir attribuer à Giotto mais qui pourraient être de l'un de ses élèves, de quelques disciples de Cimabue ou encore de l'un des artistes de l'École de Sienne.
Bien que ce bleu dont je parle soit bien de la même nature et de même qualité que le bleu des ciels de Giotto, que l'on peut admirer dans la même basilique à l'étage supérieur.
En admettant que Giotto n'ait eu que l'intention figurative de montrer un ciel pur et sans nuage, cette intention est tout de même bien monochrome."
Yves Klein, Conférence de la Sorbonne, Paris, 3 juin 1959
Bien que ce bleu dont je parle soit bien de la même nature et de même qualité que le bleu des ciels de Giotto, que l'on peut admirer dans la même basilique à l'étage supérieur.
En admettant que Giotto n'ait eu que l'intention figurative de montrer un ciel pur et sans nuage, cette intention est tout de même bien monochrome."
Yves Klein, Conférence de la Sorbonne, Paris, 3 juin 1959
Technique | Stylo à bille sur carte postale |