Exposition, 29 août 2020 - 22 nov. 2020

Dance me to the end of love. Danse Macabre

Bündner Kunstmuseum, Coire, Suisse

Le point de départ de cette exposition est une série de vingt-cinq peintures réalisées en 1543 pour le château épiscopal de Coire d’après les célèbres gravures sur bois de la danse des morts de Hans Holbein le Jeune et qui, longtemps conservées à l’abri des regards, seront à nouveau accessibles au public à partir de l’automne 2020. Le Musée d’art des Grisons s’est saisi de cette opportunité pour consacrer une exposition au thème de la « danse macabre ». Délaissant la tradition iconographique de la confrontation de la vie et de la mort, elle fait appel à la danse, au mouvement, à l’extase et à la métamorphose jusqu’à la dissolution dans la mort. La présentification la plus extrême s’y change en son contraire jusqu’à ne plus laisser voir que des formes allusives et des ombres. L’exposition tisse des liens entre le XVIe siècle et l’époque contemporaine. Elle nous confronte avec l’amour et la mort, nous transportant de la célébration de l’instant voluptueux à l’éphémère de toute chose et à la finitude de l’existence.

Conçue par Stephan Kunz et Stefan Zweifel, l’exposition est fondée sur le mouvement et, à l’exemple d’œuvres d’Alberto Giacometti, Jackson Pollock, Willem de Kooning, Yves Klein, Jean Tinguely, Bruce Nauman, Rebecca Horn et Daniel Schmid, elle montre comment l’existence et les fondements les mieux assurés de nos vies se dissolvent dans le mouvement. Elle déploie d’une part une chambre des merveilles qui, tout entière placée sous le signe du memento mori, réunit des objets historiques et des œuvres qui vont de l’art d’Albrecht Dürer et Hans Holbein à celui d’On Kawara et Rémy Zaugg. D’autre part, elle se développe dans deux directions : d’un côté, la dynamique de la danse, mue par le plaisir d’amour et la métamorphose transcendantale des corps, que figurent aussi bien des œuvres de Johann Heinrich Füssli, Hans Bellmer, Auguste Rodin et Hans Arp que de Vaslav Nijinsky, Merce Cunningham, Mary Wigman et Ernst Ludwig Kirchner ; de l’autre, le royaume des ombres, qu’esquissent des œuvres d’Arnold Böcklin et Georges Seurat, de Louis Soutter et Henri Michaux, ainsi que des papiers découpés de Hans Christian Andersen et des radiographies de collections scientifiques. Enfin, la mort est également omniprésente dans l’art d’aujourd’hui, depuis les œuvres de Paul Delvaux, empreintes d’un surréalisme et d’une métaphysique qui seront régulièrement battues en brèche par Cindy Sherman, Jean-Frédéric Schnyder, Matthew Barney ou Marc-Antoine Fehr.